verb. act. Qui ne se dit qu'avec le pronom personnel. Faire quelque derision, tourner en raillerie, en ridicule quelque personne ou quelque chose. Il ne faut point se moquer des choses saintes. On ne se moque point de Dieu impunément. Democrite se moquoit des sottises des hommes, il en rioit sans cesse. Les Satyriques se moquent de tout. Menage dit que ce mot vient du Latin mocare, & originairement du Grec mocan, qui signifie faire des grimaces en derision de quelqu'un. Il dit aussi que mouk est un mot Chaldée & Syriaque, qui signifie la même chose.

MOQUER, signifie, mespriser, ne se soucier point des choses. Ce brave se moque des perils, il les affronte. Un libertin se moque de toutes les remonstrances. Un desbauché se moque de la fortune. Cet Auteur se moque des regles, il se moque de la bienseance, il ne les observe pas.

MOQUER, signifie aussi, n'agir pas raisonnablement. Vous vous moquez de soustenir une si absurde proposition. On dit à un Marchand qui surfait sa marchandise, qu'il se moque. On le dit aussi à celui qui en mesoffre. Vous vous moquez de vouloir sortir par ce mauvais temps. Vous vous moquez de moy de me vouloir reconduire.

MOQUER, signifie encore, Ne parler pas serieusement. Je vous ay fait une telle proposition, il est vray, mais je me moquois. Quand on donne à des Grands des loüanges notoirement fausses, ils ne voyent pas qu'on se moque d'eux.

MOQUER, se dit proverbialement en ces phrases. Les moqueurs sont souvent moquez. C'est se moquer de Dieu & du monde d'en agir ainsi, c'est se moquer de la barbouillée. On dit aussi, que la pelle se moque du fourgon, lorsqu'on reproche à un autre quelque defaut, tandis qu'il en peut reprocher de plus grands.